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Article: Du petit rêveur marin breton au fou de la Diagonale // Partie 1 //.

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illustration : Flowhynot

La Diagonale des Fous, cette course qui fait autant peur qu’elle n’attire. Considérée comme l’épreuve d’ultra trail la plus dure au monde elle nous évoque tout de suite des noms prestigieux comme François d’Haene, Benoit Girondel ou Kilian Jornet.

Prenant le départ cette année, sauf si le COVID 19 continue d’entraver nos vies, j’ai décidé d’écrire une série d’articles autour de ma participation.

Pour raconter comment elle s’est construite, au gré des hauts et des bas, car le Grand Raid (son autre nom) a été l’un des événements fondateurs dans le démarrage de cette discipline pour moi.

Dans cette première partie, je vais mettre des mots sur la fin d’année 2018. Celle qui a précédé ma première participation à un trail long. Celle qui m’a amené à fouler les sentiers aujourd’hui. Celle qui fait qu’aujourd’hui je me prépare à traverser pour la première fois l’île de la Réunion après seulement un an et demi de pratique.

Août 2018, l’été du questionnement.

Fin août 2018, c’est la fin des vacances estivales. 3 semaines où nous aurons profité en famille de notre lieu d’habitation magnifique : Saint-Briac sur mer. Ma 2ème fille Ines étant née quelques mois auparavant nous avons fait le choix de ne pas partir.

Le spleen de fin de cette période faite de stand-up paddle, de plage et d’apéros se fait ressentir. Mais il y autre chose. En effet, malgré un cadre de vie que je m’étais toujours imaginé j’ai la sensation d’un manque, d’un mal être. Est-ce la crise de la quarantaine qui arrive en avance? Je ne sais pas.

Un soir, en cette fin de saison où les maisons secondaires se vident, je suis dans mon bureau avec un moral vacillant. Des tonnes de questions traversent mon esprit. Avec une principale en guise de fil conducteur : ‘Et maintenant?’.

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photo : Trail des Terres Neuvas de Saint-Suliac

Le sport, mon antidote.

‘Changer de métier ?’. Non, ça n’est pas la question actuelle.

‘Sortir plus ?’. J’ai toujours eu un manque de ce côté là moi qui aimait la fête lors de ma ‘tendre’ adolescence. Mais est-ce la solution d’une vie familiale un minimum saine ? De plus mes amis sont plutôt ‘casaniers’, chose plutôt logique au vu de nos âges et de nos situations, notamment la gestion de nos enfants ;).

Je fais donc un flashback pour essayer d’analyser ce qui peut expliquer cette sensation qui hante mon inconscient et qui a croît depuis ces dernières années.

Un mot me vient à l’esprit ‘football’, ce sport tant adulé que décrié et que j’ai pratiqué durant plus de 20 ans. Un sport qui m’a donné énormément d’émotions. Un sport qui a construit mon cercle d’amis. Un sport que j’ai bu, mangé et vécu plus que de raison parfois. Un sport qui m’a donné le goût de la compétition et du dépassement. Mais un sport que j’ai arrêté à la naissance d’Ambre, ma première fille, il y a 5 ans (j’avais 34 ans à cette époque).

Je touche du doigt quelque chose.

La décision, un plan et de l’avance sur la feuille de route.

Mais une chose est sûre, si je reprend une discipline ça ne sera pas le football. Un jeu que j’adore pourtant, que j’aime pratiquer de temps à autres avec mes amis mais dont la mentalité me dérangeait parfois lors de mes dernières années de pratique.

‘Courir’! J’ai toujours aimé ça en plus d’avoir quelques prédispositions que je n’ai jamais poussé. C’est un sport ‘facile’ dans sa pratique (c’est en tous cas ce que je croyais comme tout bon vieux débutant qui se respecte). De plus le magnifique GR34 qui borde mon lieu de vie est un terrain de jeu idéal et extraordinaire.

C’est décidé, je re chausserai mes vieilles running la semaine suivante. Le plan est simple pour moi qui n’ai jamais fais plus qu’un semi marathon :

// 🏃m’imposer 2 séances hebdomadaires, moi qui court de temps en temps une quinzaine de km par semaine.

// 🏃reprendre le renforcement musculaire.

// 🏃être prêt pour un premier objectif: le semi marathon Cancale/Saint-Malo que j’avais déjà couru quelques années auparavant.

// 🏃commencer une préparation pour terminer un marathon en 2019, année des mes 35 ans.

J’arrive tranquillement début septembre pour fouler ce parcours qui part de Cancale pour longer le littoral et se terminer aux abords d’Intra Muros à Saint-Malo.

À l’arrivée dans la cité corsaire, mon temps est de 1h27’39”, mon RP comme on dit dans le milieu, et me permet de rentrer dans le top 100. Une belle surprise, 15 jours après ma décision.

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photo : Semi marathon Cancale Saint-Malo

Je suis tranquillement mon plan sportif pour arriver mi-octobre.

Un soir lors d’un apéro avec ma meilleure amie, elle me lance ‘Tiens tu sais que Fran est à la Réunion pour courir 166km, un truc de dingue non ?’.

La Diagonale des Fous’! Le nom percute mon cerveau. Cette course dont j’avais entendu parler, qui m’intriguait tout en me disant que jamais je ne pourrai courir cette ‘folie’. Et là, Fran, un ami avec qui j’avais partagé quelques sorties des années auparavant, est en train de s’éclater sur les sentier d’une île magnifique. Je regarde les ‘stories’ facebook qui émanent son périple et je me dis ‘pourquoi pas moi ?’

Le plan vient de se voir rajouter une nouvelle étape, mais bien plus loin dans le temps. Enfin c’est ce que je croyais à cet instant.

Le lendemain après-midi, la tête encore dans les étoiles, je regarde les courses bretonnes qui se dérouleront en cette fin de saison. L’une d’entre elles attire mon attention, elle se nomme le Grand Menestrail.

54km pour une épreuve que j’imagine comme une belle ‘balade’, un peu longue peut-être, dans le milieu des bois.

‘54km’ ? J’irai un peu plus vite que la musique au vu de mon ‘objectif marathon’. Mais comme pour un achat compulsif je m’inscris.

La machine est lancée. Le chemin vers La Réunion vient de débuter sans que je puisse l’imaginer.

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photo : Semi marathon Cancale Saint-Malo