photo : Romain Robissout
Nous sommes le 29 février 2019, le départ pour l’Endu’Rance Trail des Corsaires sera donné à 5h30 pour 94km et 2200m de dénivelé positif.
À ce moment là je suis encore loin de me douter que cet ultra trail, le 2ème de ma minuscule carrière, lancera une saison pour le moins bizarre avec des annulations en série les mois suivants, à cause du COVID-19.
Je le prend comme un format roulant ou je pourrai faire valoir mes qualités de course avant d’entamer une préparation axée sur le dénivelé pour préparer mon gros objectif de la saison : Le Grand Raid de la Réunion en fin d’année.
Le départ est lancé, je décide de ne pas partir trop vite et de ne pas me faire aspirer, comme ça a été le cas quelques semaines plus tôt sur le Glazig. Ce qui entraînera mon premier DNF…
Le choix est plutôt payant, car au bout de 2-3km je retrouve le groupe de 7-8 coureurs qui était parti devant, parmi lesquels un certain Christophe Le Saux.
Nous ferons une vingtaine de kilomètres ensemble avant que le futur vainqueur accompagné de son futur dauphin ne s’échappent.
Pour ma part je préfère finir la nuit « au chaud » accompagné de 3 autres coureurs. Je ferai même parfois le guide en tant que régional de l’étape.
Une belle ‘balade’ autour de la Rance.
Avant de passer au petit jour, qu’est ce que l’Endu’Rance Trail des Corsaires ?
Il s’agit d’un ultra trail qui se déroule tous les 2 ans et qui peut se courir, soit en solo, soit en duo.
Son parcours oscille autour des 100km en proposant un profil très « casse pattes » comme on dit.
En effet, les participants font le tour du fleuve breton La Rance en ne cessant de monter et descendre sur le fameux GR34.
photo : Erick Le Coq
Le jour se lève. La tempête aussi.
Nous arrivons aux alentours du 30/35ème km, et ça y est le jour se lève. Un moment toujours particulier et qui me met du baume au coeur personnellement.
Mais il n’y pas pas seulement le soleil qui s’est levé… En effet, il sera accompagné par une pluie et un vent d’une intensité folle. On dit que la Bretagne est la région aux quatre saisons, cela se sera vérifié sur cette course. Après cette ‘tempête’ tous les trailers auront le droit à un beau ciel bleu permettant de profiter au mieux du paysage qui s’offrait à nous.
Ce moment, c’est aussi celui que je choisi pour accélérer. Je me répète ‘ne t’enflamme pas dans les moment d’euphorie’. Mais je n’applique pas ce précepte devant l’envie de mes jambes de se lâcher sur les sentiers.
Je m’échappe donc en solitaire, me sentant très à l’aise, pour prendre quelques minutes d’avance.
Après l’euphorie, le coup de mou.
C’était écrit, et je l’avais lu partout, à la sensation d »invincibilité’ succède souvent la ‘réalité’. Et qu’elle fut dur.
50ème km, l’atterrissage est dur, je ressent un énorme coup de mou. J’ai l’impression de ne plus avoir de ‘gaz’, chaque foulées devient lourdes alors qu’elles étaient si légères 10 minutes auparavant.
Et là retentit dans ma tête ‘pourquoi avoir accélérer au bout de 35km alors qu’il en restait 60 ?’.
Mais c’est fait. Je m’évertue alors à baisser mon rythme pour pouvoir laisser passer ce moment et rallier le prochain ravitaillement.
photo : Romain Robissout
Terminer.
J’arrive enfin au ravitaillement et prends un peu de temps avec mes partenaires du Plancoët Arguenon Running pour me restaurer, récupérer et échanger. En effet l’ultra trail se court seul, mais c’est un vrai travail d’équipe.
Surtout, ma petite family est là et est venue m’encourager. Que ça fait du bien même si je ne le montre pas.
C’est l’heure de repartir, mais quelques kilomètres plus loin arrive ce qui devait arriver. Alexandre Boucheix alias ‘Casquette Verte‘ me reprend et me double le plus logiquement du monde. Il me glisse un mot sympa et s’éloigne. Je ne le reverrai pas. De tout façon je n’essaie pas de le suivre afin de pas commettre une 2ème erreur dans la même épreuve.
À partir de ce moment, je me focalise sur un objectif : ‘bien terminer et conserver une belle 4ème place pour mon second ultra trail’.
Les kilomètres défilent, la forme revient, j’avance vers la ligne finale en parcourant les remparts de Saint-Malo en guise de décor de fin.
Je clôturerai donc ce 2ème ultra en 09:03:08 à une 4ème place qui me comble, 1an après avoir découvert le trail.
My trail friends.
// 👟Chaussures : Altra Olympus 2.5 //
// 👕Textile : Patagonia & Raidlight (maillot club) //
// 🎒Sac : Patagonia Slope Runner 8L //
// 🧦Chaussettes : Kinetik //
// 🧤Gants : Verjari //
// 🔦Frontale : Petzl Nao+ //
// 🍫Nutrition : Baouw //
// 🥤 Boisson isotonique : Hydrascore //
// ⌚️Montre : Garmin Fenix 5 //