flowhynot-i-am-illustrailer-florent-beaufils-5-erreurs-thumbnail

Article: Le jeu des 5 erreurs.

flowhynot-i-am-illustrailer-florent-beaufils-5-erreurs-1

photo : Flowhynot

La course à pied, dont fait partie le trail, est un sport très simple. On pose un pied devant l’autre le plus vite possible et c’est gagné.

Ah non ?

Depuis mes premières foulées il y a un an et demi j’ai pu mesurer la complexité de ce sport. Peut-être le plus complexe au vu de tous les paramètres sur lesquels on peut jouer.

J’ai identifié 5 erreurs, parmi tant d’autres, que j’ai pu commettre.

S’entraîner toujours plus et tout de suite.

J’ai débuté frais et plein de motivation. Avec peut-être quelques prédispositions aussi.

Je me suis donc entraîné. Puis encore. Les résultats aiguisant mon appétit, je suis très vite passé d’une sortie toutes les 2 semaines (lorsque je courais pour maintenir un semblant de forme) à 5-6 entraînements hebdomadaires sans me soucier de la notion de progressivité.

Je croyais dans la philosophie du no pain no gain. En faire toujours plus et prendre toujours moins de repos.

Cela a fonctionné en 2019, je ne peux pas le nier. Mais il n’y a pas que l’impact physique. Il y a aussi la notion psychologique.

Sur le dernier trimestre je me suis senti épuisé. Surtout le plaisir fuyait peu à peu. Jusqu’à un abandon sur le Glazig en début d’année sans doute lié à un surentraînement qui me guettait depuis de nombreuses semaines.

Ça a été un électrochoc. Depuis j’ai fait un point sur ma pratique pour réguler cet aspect. De fait, le plaisir est revenu et la progression semble toujours là.

//📖À lire aussi : L’entraînement, cette recette complexe en quête perpétuelle de nouveaux ingrédients.

Manger sainement.

Le sous-titre peut étonner si on parle d’erreur.

La nutrition est un facteur important. Aucune discussion possible là-dessus.

J’ai voulu optimiser au maximum cet aspect. Jusqu’à éliminer tout ce qui était sucre, gras etc. En réduisant les proportions aussi. En mettant certainement au second plan la notion de plaisir et en culpabilisant à la première part de cheese cake.

Fausse route ! Sensations de fatigue, trouble du sommeil, sans doute quelques carences…

Aujourd’hui je travaille sur ce point même si il me reste du chemin. Je crois de plus en plus dans ‘l’ultra trail est un sport déjà très dur, alors autant essayer de reposer la tête sur les autres aspects‘, mantra que prônent nombre d’athlètes. Et de m’appliquer à minima cette répartition conseillée par Pau Capell ‘80% régime, 20% plaisir‘.
flowhynot-i-am-illustrailer-florent-beaufils-5-erreurs-2

photo : Flowhynot

All you need is compétition.

23.

C’est le nombre de dossards épinglés en 2019. Cela intègre les manches du challenge OTT, très énergivores de par leur intensité et leur fréquence.

Du court, du long, de la route et même un premier ultra dès ma première année. Les résultats étant là, les premiers podiums arrivant, les yeux de ma fille Ambre étant remplis d’étoiles à chaque fois que je lui ramenais une ‘médaille‘ (la contrepartie est qu’aujourd’hui elle est exigeante ;)) m’ont poussé toujours un peu plus.

Mais c’était clairement beaucoup trop.

Corrélé à un entraînement toujours plus copieux, la notion de plaisir s’est échappée sur la fin d’année. Les performances aussi sur plusieurs épreuves.

Aujourd’hui j’essaie de mieux cibler mes objectifs et de construire un calendrier cohérent incluant aussi des plages pour récupérer. La récupération, on y revient. Plus le temps passe, plus je me rends compte de son importance.

//📖À lire aussi : Le Ouest Trail Tour, une aventure étonnante en 7 étapes

Peu importe le soulier du moment qu’on soit chaussé.

Mon tout premier trail, il y a une dizaine d’années, je l’ai fait en Converse… C’est une vraie anecdote.

Jusqu’au milieu de l’année dernière, je choisissais des chaussures plus pour leur look que pour le reste.

Drop, amorti, usure, type selon les profils n’étaient pour moi que des arguments marketing tout droit sortis d’un brainstorming d’agence de pub.

Mais après de nombreuses discussions j’ai révisé mon jugement. Mes premières courses m’ont aussi montré que d’une paire à l’autre je n’avais pas les mêmes sensations. Sentiment amplifié avec la variation des profils.

J’ai alors testé et choisi une philosophie. Plutôt léger avec une attaque vers l’avant, je me suis dirigé vers Altra et la promesse d’une foulée naturelle prônée par Blaise Dubois (fondateur de la Clinique du Coureur).

Je ne dis pas que c’est le meilleur choix. Chacun d’entre nous est différent. Mais ce dont je suis sûr c’est de ne pas négliger ses souliers !

//📖À lire aussi : Pourquoi je cours en drop zéro ?

Internet et ma montre sont les messies.

“Si tout le monde s’entraînait comme Haile Gebrselassie tout le monde ferait 2h04’ au marathon. Ah non ? Ça ne marche pas comme ça ?

Cette phrase au ton ironique émane de Stéphane Brogniart dans le podcast Extraterrien.

À mon démarrage je croyais aussi qu’un plan internet était la vérité et qu’en le suivant la réussite était au bout. Imaginez les premiers mois avec ma montre et son algorythme qui me disait si j’étais en forme, si je m’entrainais assez, pas assez, etc. Bref, je courais pour internet et ma montre et non plus pour moi…

Aujourd’hui c’est terminé. Certes je me fais accompagner quotidiennement, ce qui m’aide. Mais je me suis surtout recentré sur mes sensations et le plaisir de courir. La plupart du temps en ne regardant plus mon poignet. J’ai d’ailleurs désactivé toutes les notifications.

Bien sûr tout le monde ne peut pas ou ne veut pas être accompagné. Mais selon moi les plans d’entraînement peuvent servir de base mais pas de vérité à suivre à la lettre. Une fois de plus nous sommes tous différents et non pas construits par un tableur excel.

 

Cela ne sont que quelques erreurs que j’ai pu faire. Il y en a eu d’autres. Il y en aura d’autres. C’est aussi ça qui est passionnant car c’est dans l’échec qu’on tire les meilleures leçons.

Comme dit Roland Beaumanoir, président d’une entreprise au sein de laquelle j’ai travaillé ‘Rien n’est acquis. Tout reste à construire‘.

 

À noter que je suis ambassadeur de la marque Altra, mais qu’elle n’est aucunement commanditaire de cet article.

flowhynot-i-am-illustrailer-florent-beaufils-5-erreurs-3

photo : Flowhynot